Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ces temps-ci l’offre de coupelles menstruelles a explosé. Avant il n’y avait guère de choix : on commandait le seul modèle qui existait à l’étranger et puis voilà . Mais depuis deux ans on a vu certaines boutiques bio importer la mooncup originale (ou la diva cup) et la mettre à disposition des boutiques françaises. Et depuis l’hiver dernier j’ai reçu plusieurs présentations émanant de nouveaux fabricants. D’abord avec Femmecup (lien) et puis avec Lunacopine (lien). Et je ne parle pas des modèles en couleur qui se développent eux aussi.
Personnellement je reste toujours aussi frileuse à l’idée de l’utiliser. Je n’aime pas particulièrement l’idée d’y mettre les doigts trois fois par jour alors que je ne suis pas chez moi. D’ailleurs je n’aime pas avoir mes règles et je gère ma contraception en conséquence.
Toutefois je suis une fille très curieuse, et si on attise ma curiosité je finis toujours par passer par dessus mes inhibitions. J’ai donc demandé à voir la chose de plus près, et j’ai enquêté auprès des filles qui l’utilisent. Pour comprendre. Au final je vous présente l’une de ces coupes en image et je cède la parole à une fille désormais convaincue et pas avare en détails 😉
La chose :
Pour rester sur une optique simple j’ai demandé une coupe classique, taille standard et sans aucune fioritures ; ce fut la femme cup qui est arrivée à la maison (22 € ici)
L’objet parait toujours un peu gros quand on le voit pour la première fois. Il est souple mais ferme et reste plutôt simple à manipuler. C’est juste… intimidant !
Pour l’utiliser il faut d’abord la stériliser à l’eau bouillante, la laisser refroidir, puis l’introduire comme un tampon. Pour faciliter l’insertion il faut la plier sur elle même et elle se dépliera une fois introduite (il existe plusieurs façon de la plier qui vont du pliage en quatre à celui en corole). Elle reste en place à 3/4 centimètres de profondeur, et on peut la vider une à 3 fois par jour, selon l’abondance du flux. Pour la retirer on glisse les doigts dans le vagin et l’on tire le haut de la “languette”.
Pour la nettoyer lors de l’usage il suffit de l’essuyer ou de la rincer. La stérilisation n’est nécessaire qu’à la première utilisation du cycle.
Et comme rien ne vaut une bonne démonstration voici la présentation de la coupelle menstruelle en vidéo (un conseil coupez le son sinon ma musique et le bruit du zoom vont vous gonfler 😉 )
Le témoignage :
Quelques question à Anne-Cé (une lectrice) à propos de son utilisation de la coupelle menstruelle.
Quelle est ton histoire avec la coupelle menstruelle ?
J’ai découvert la mooncup via internet, sur des forums de discussion, mais ça ne m’avait pas interpelée plus que ça. Et puis un jour, mon frère (!!) me fait suivre un mail carrément prosélyte d’une de ses copines et quelques jours plus tard j’en trouve sur un stand dans une foire bio. Je tourne un peu autour et puis je me décide à l’acheter.
Depuis je l’ai utilisée pendant presque 3 ans, avant ma grossesse, et j’en ai été ravie.
Tu as choisi quelle coupe menstruelle du coup ? Tu n’as jamais pensé à changer de modèle ?
A l’époque je pense qu’il n’y avait pas autant de marques qu’aujourd’hui (ou en tout cas, elles n’étaient pas faciles à dénicher). Sur le stand, il y avait deux modèles : la mooncup et le keeper. J’ai opté pour la mooncup qui m’a bien convenu, donc je n’ai pas eu l’occasion d’en changer.
Après ma grossesse l’allaitement a retardé mon retour de couche donc je ne m’en suis pas encore resservi. Mais quand ce sera le cas, s’il s’avère que la taille ne convient plus et qu’il me faut en changer pour une plus grande je pense que j’essayerai un autre modèle. Par curiosité ! Et puis ce sera l’occasion d’en choisir une en couleur et fabriquée en France.
On ressent quoi les premières fois ?
La première fois où je l’ai mise, j’ai mis super longtemps à la retirer, parce que j’étais stressée. Et moins j’y arrivais plus je stressais (et vice versa) ! C’est vraiment le seul souci que j’ai eu et après quelques jours d’utilisation, j’ai trouvé mes marques.
Mais tu ne ressens rien quand tu l’introduit, et après (quand tu marches, si tu fait du sport) ?
En fait si on la sent c’est qu’elle est mal placée ! Ça m’est arrivé quelques fois (toujours les premiers temps) parceque je ne l’avais pas placée suffisamment profond, ou qu’elle était un peu descendue.
Pour le sport, mon expérience est relative : je ne fait pas de sport intensif. Je m’en suis servie au yoga et pour me baigner sans souci aucun.
Comment tu sais qu’il faut la vider ?
Quand elle déborde. Non, je blague ! Mais ça peut sans doute arriver si on a un flux très abondant, ce qui n’est pas mon cas. Même en ne la vidant au bout de 12 heures elle est loin d’être remplie.
Tu suis toujours les instructions quant à la stérilisation (à quel rythme) ?
Absolument pas ! Je l’ai “stérilisée” (je mets des guillemets car, dans l’absolu, ce n’est pas une stérilisation à proprement parler) les premiers temps et puis ensuite j’ai cessé de le faire. Je ne pense pas que ce soit indispensable. Je la lave à l’eau très chaude avec du savon de marseille.
Quand tu travailles en dehors de chez toi la journée, tu fais comment à mi journée ?
Ça dépend.
Soit j’ai un flux peu abondant, et je n’ai pas besoin de la vider (tu peux te permettre de la garder 12h d’affilée).
Sinon, au boulot (ou au resto, ou chez des gens) je la vide aux toilettes. Ensuite, s’il y a un lavabo dans les WC je la lave sur place (ça c’est dans le meilleur des cas). Les WC handicapés sont bien pour ça.
Sinon, je l’essuie si nécessaire avec du PQ avant de la remettre. Le rinçage n’est pas du tout indispensable. Mais on peut aussi emmener une petite bouteille d’eau pour la rincer.
Tu conclues quoi de ton expérience “mooncup” au quotidien ?
Au final, je trouve que ça rend les règles beaucoup moins pénibles au quotidien : pas besoin de changer de protection en dehors de chez soi, pas d’inquiétude à avoir oublié le matos et surtout, surtout : quel confort !!
En plus, cerise sur le gâteau : l’investissement est vite rentabilisé et c’est écolo.
Ça m’a aussi permis d’être davantage à l’aise avec mon corps, ce que j’apprécie.
J’ajouterais que c’est l’argument écologique qui m’avait attirée au départ mais finalement c’est surtout le confort qui a été le plus grand changement pour moi !