Je ne sais pas quel phénomène de mode ou quelle prescription hygiéniste est à l’origine de ce fait, mais depuis un ou deux ans il y a une révolution esthétique qui a fait changer les règles des cabines d’épilation, sans même qu’on me prévienne, sans même que je comprenne ce qui se passe. Et depuis… j’ai peur pour mes poils !
Quand on pense qu’il y a encore deux ans je devais presque supplier les esthéticiennes pour que celles ci veuillent nettoyer de façon échancrée mon entrejambe (je vous fais pas un dessin :p) je ne comprend pas qu’il me faille désormais me défendre pour qu’elles ne m’enlèvent pas tout ce qui se trouve du pubis à l’anus !
Rien qu’à les entendre me dire “levez la jambe”, je bafouille déjà qu’il ne faut pas “trop enlever”. C’est devenu la règle : fini le maillot brésilien : l’épilation intégrale est la norme (et le ticket de métro une fantaisie vaguement acceptable).
Mais d’où vient donc cette frénésie anti-poils qui fait que je dois me battre pour qu’on ne me tonde pas comme une actrice porno ? Malgré tous les arguments hygiénistes (ou de confort buccal de ces messieurs), pour moi une femme sans un minimum de poil c’est comme une prune pas mûre : ça fait acide et pas mâture.
Un joli petit triangle est une nécessité esthétique à mon gout et n’empêche en rien les pratiques confortables des câlins à deux. Ça équilibre, ça donne des ombres et de la structure au corps féminin. Et puis ça indique aux mains indiscrètes qu’on approche de “La Zone” !
Et pis mince, ne doutant pas qu’il y ait une incitation masculine à ce ratiboisage, je n’aime pas l’idée de me faire “tondre” pour leurs beaux yeux… Ne mentez pas, j’ai fait un sondage et c’est souvent sur un fantasme avoué par ces messieurs que les chéries passent chez l’esthéticienne pour “‘essayer au moins une fois”. Or se retrouver avec le sexe d’une enfant de 6 ans c’est assez perturbant (et légèrement blasphématoire) pour laisser les demoiselles sur leur libido…
Il suffit pourtant de pas grand chose : 2 cm² de poil au pubis et on passe du statut de lolita perverse à actrice porno épanouie. On rajoute 2cm² de plus et on affirme son statut de femme mûre et décidée qui ne lésine pas sur l’entretien de ses parties intimes.
Après, certaines aiment faire dans la fantaisie en sculptant leur pubis en forme de cÅ“ur ou de papillon… voire en le coloriant en couleurs flashy. Mais j’avoue que là aussi faut pas pousser mémé dans les poils pubiens, moi, du moment que c’est propre et bien taillé, j’ai pas besoin de faire dans l’original pour assumer mon “triangle de la féminité”.
Reste que certains mâles semblent préférer que rien ne soit transformé dans cette zone, du dense et du touffu serait pour eux le plus beau symbole de la féminité. Mais lorsqu’on note la présence de “petit goutte” sur le devant des caleçons de ces messieurs, je me dis qu’il est inutile d’essayer de leur expliquer l’intérêt implacable d’une bonne tonte pour la propreté et l’hygiène intime…