[suite de la première partie où il est question de poids et du pourquoi de cette cure]
Maintenant voyons ce que m’a proposé l’équipe de thermes quand je suis arrivée.
Contrat de soin par l’équipe des thermes de St Malo.
Avant toute chose il y a un rendez vous chez le médecin pour vérifier l’état de santé et définir un programme de soin adapté à notre objectifs, nos besoins réels et l’état de santé. Personnellement j’ai sauté cette étape (du fait de ma maladie la semaine dernière et du report de mon séjour). J’ai donc profité d’un planning de soin “type” avant qu’on ne l’adapte à ma morpho après la première visite chez le diététicien.
Ce programme étant orienté minceur il mélange les soins de thalasso (détente, santé) et du spa (esthétique et bien être) sur lesquels on reviendra plus tard. Car avant tout c’est la visite chez le nutritioniste dont il faut vous parler. La diététique c’est ma révélation du séjour, je suis absolument ravie de cet aspect de la cure car ça décomplexe complètement sur les questions de nutrition. Et quand on parle nutrition on ne parle pas que nourriture.
Le cure comprend plusieurs modules dédiés à la diététique : 2 consultations chez le nutritionniste, 2 ateliers culinaires, et une conférence sur la nutrition préventive. On peut choisir de participer ou non à chacun des modules. On commence par un entretien avec Frédéric Derat Carrière, le nutritionniste qui nous fait passer un bilan personnalisé axé sous trois problématiques (et rien que pour ça, ça vaut le coup de le voir).
- Le bilan corporel : Ce sont des mesures de la composition corporelle faites avec un appareil adapté* (qui vaut le prix d’une berline quand même) et qui permettent d’obtenir le poid, l’imc, le taux de graisse, d’eau, de musculature, de localisation des lipides, etc… ( une cinquantaine de mesures au total faites en 40 secondes chrono).
- Le bilan alimentaire : cette fois ci ce sont des questionnaires papier qui vont permettre d’analyser votre alimentation ; les excès, les manques et les déséquilibres éventuels. Même s’il n’y a que peu de tests, les résultats sont loin d’être succincts. Si on s’efforce d’être honnête dans les réponses, on s’aperçoit que les résultats sont plutôt bluffants !
- Le bilan comportemental : c’est ma partie préférée où l’on remplit encore des questionnaires mais qui concernent essentiellement notre mental, notre rapport a la nourriture etc. Rien qu’à lire les questions c’est déjà intéressant.
Vu que j’ai demandé un bilan complet, il m’a fallu revenir pour le second rendez-vous afin de leur laisser le temps d’analyser correctement les résultats. Car de ces trois axes de recherches on va obtenir une belle quantité d’infos.
Dans mon cas il est agréable de constater que ma petite balance withings (malgré le peu d’options d’analyse qu’elle a en comparaison à la machine professionnelle) n’a pas fait d’erreurs quant à ma composition corporelle et son interprétation. Mais avec la grosse machine on a un bilan plus complet et surtout des indices qui donnent des résultats spécifiques. A ce propos le nutritionniste m’a gentiment indiqué un excès de masse grasse au niveau du ventre (oui merci, j’avais remarqué) qui présente un danger certain à moyen/long terme (bouuuuuh, j’veux pas d’diabète !).
D’autre part j’ai obtenu des félicitations quant à mon régime alimentaire puisque celui ci est suffisant mais aussi parfaitement équilibré (faudra juste rajouter du poisson et des oléagineux).
Par contre, c’est sur le troisième axe de recherche que ça ne va pas. Car si mon trop plein corporel est bien présent, ce n’est pas à cause de mon régime alimentaire ni un déséquilibre émotionnel ou psychologique (certains tests sont spécifiques aux troubles alimentaires et servent à prévoir un éventuel soutien psychologique).
En fait je grossit de pas grand chose mais régulièrement car je ne sais pas avoir faim, ni ne plus avoir faim !
Je m’explique : chez certaines personnes le rapport à la nourriture est biaisé par un déphasage entre le “savoir alimentaire” (la restriction cognitive) et le “ressenti alimentaire” (sentir quand on a “vraiment” faim et lorsqu’on n’a plus faim).
En fait, pour comprendre, il faut d’abord comprendre ce qu’est la restriction cognitive :
La restriction cognitive consiste à manger sans tenir compte des informations que nous fournit notre organisme par le moyen des sensations de faim et de satiété. On mange selon des plans préétablis, dans des quantités préétablies. Dans une première phase le sujet rigidifie son comportement : il met en place des stratégies de contrôle alimentaire strictes, telles que l’éviction de certains aliments par exemple. Dans une seconde phase, inconsciente, le sujet s’éloigne davantage de ses mécanismes de régulation interne (faim et envie sont confondues, de même que rassasiement et plénitude gastrique). La période de satiété (espace normal de non-faim entre deux prises alimentaires) est brouillée par la crainte d’avoir faim, et la crainte de succomber à ses envies. […]
Source : “la restriction cognitive face à l’obésité, histoire des idées, description clinique”
Il s’agit donc d’arrêter de penser à “bien manger” ou “manger sain” voire “manger peu”, mais se reconnecter à son corps qui sait de lui même s’arrêter lorsqu’il a assez. C’est bête mais c’est encore le meilleurs moyen d’équilibrer les apports journaliers en calories et les besoins réels de notre corps. Et cela tient au simple fait que ce sont des relations hormonales entre le cerveau et les masses adipeuses qui crééent les sensations de faim ou de rassasiement!
D’ailleurs, le nutritionniste en a profité pour me faire un petit court magistral sur la relation physiologique du corps et de l’alimentation, mais aussi sur la psychologie de la faim. Et franchement, quand on a compris ça, on voit les choses beaucoup plus clairement. Je vous recommande grandement cet article sur la faim, cette image sur les relations hormonales liées à l’alimentation, et ce schéma expliquant le rôle d’une hormone secrétée par les masses graisseuses et régulant l’équilibre faim/satiété ainsi que le stockage graisseux. J’ai bien conscience que ce n’est pas aussi clair qu’un nutritionniste qui vous l’explique en face, mais ce sont de bon indices.
Cette démonstration m’a permis de comprendre ma prise de poids. Car si je mange correctement, je mange un peu plus que ce que réclame mon corps chaque jour. Or avec un un excédent de 60 calories par jour, figurez vous qu’on prend 3 kilos dans l’année (et vlam ! autant pour moi). Et quand on sait que notre corps est capable de calculer tout seul les calories qu’il va consommer, pourquoi se prendre la tête à les compter ou adapter un régime ?!?
Bref, j’en ai fait l’expérience cette semaine : en écoutant la sensation de faim on limite déjà grandement les prises alimentaires. Tiens d’ailleurs : saviez vous qu’un aliment consommé en l’absence d’une sensation de faim (sous l’émotion, la cognition, la contrainte sociale par exemple) entraine un pic d’insuline 3 à 4 fois supérieur (or l’insuline est l’hormone responsable de l’augmentation de la masse de graisse). Mais surtout en écoutant la sensation de rassasiement (qui marque l’arrêt nécessaire de la prise alimentaire), on respecte les apports caloriques demandés par le corps à chaque repas, c’est presque magique !
D’ailleurs ce n’est pas la sensation de “ventre plein” qui doit faire comprendre qu’on a assez mangé, mais la simple sensation de ne plus trouver satisfaction à manger ce que l’on a en bouche. C’est assez fin comme sensation, mais si on prend la peine de l’écouter vous allez voir qu’on peut vraiment réduire ce qu’on pense devoir manger. Entre chez moi et la pension diététique j’ai diminué d’entre un tiers et de moitié ce que j’ingère en terme de calories ; alors certes ici c’est spécialement étudié mais quand même…
* Mesure de composition corporelle par SMFBIA (indépendance segmentaire à multiples fréquences)