Voilà peut-être l’un des livres qui illustreront au mieux cette rubrique “culture beauté”. Car au cours des 210 pages de cet essai, Anne de Marnhac propose une analyse de la beauté et de sa culture.
Attention, il ne s’agit pas d’une histoire de la beauté mais d’un historique du culte de la beauté. Comment, depuis la fin du XVIIème siècle, en est-on arrivé à notre rapport au corps et à la beauté actuelle, ainsi qu’au culte des marques.
Très simple d’approche, c’est un livre qu’on pourrait dévorer en vacances malgré son contenu universitaire. Il ne s’agit pas de faire la leçon, mais d’ouvrir des pistes et d’offrir une trame expliquant nos normes esthétiques actuelles.
J’ai pris un grand plaisir à parcourir ce livre et à acquérir la multitude d’informations qu’il propose. La partie sur le rapport au corps et l’image est particulièrement bien vue. L’histoire des lieux de beauté étant, quant à elle, très instructive. Quant au dernier chapitre, dédié à l’influence de l’homme sur la Beauté, j’en attendais peu de chose, et il fut pourtant l’un de mes préférés !
[ Les Visages de la beauté d’Anne de Marnhac, En vente à partir de 2,85 € ]
Bref.
Épuisé chez l’éditeur, on peut trouver ce livre en bibliothèque et en occasion. Je l’ai moi-même acheté d’occasion, et le prix qu’il m’a coûté est limite insultant pour cet excellent essai.
Si vous avez l’occasion, surtout, dévorez le ; on trouve rarement ce sujet étudié avec autant d’aplomb.
La Note Culture-Beauté :
Quatrième de couverture :
À l’image de Cendrillon rêvant à d’irrésistibles atours, de la petite sirène prête à souffrir pour de jolies jambes de femme, le thème de la métamorphose esthétique a toujours été au cœur de l’imaginaire féminin.
Mais la beauté anime aujourd’hui tout un système d’images, et un dispositif économique considérable qui propose aux femmes d’innombrables baguettes magiques. Anne de Marnhac analyse les différentes pièces de ce puzzle, depuis l’essor de nos instituts et autres spas, jusqu’aux rubriques de beauté, en passant par la publicité et le ballet d’images de mannequins qui façonnent et engendrent les normes esthétiques contemporaines.
Mettant en perspective les visages actuels de la beauté avec les usages et les modèles féminins d’autrefois, elle ouvre nombre de pistes de réflexion sur le maquillage, la pudeur, la coquetterie ou le glamour. Elle développe ainsi l’idée d’un corps-tissu qui devrait désormais être tendu, lissé, découpé pour y traquer la ride, faux pli de la peau, et obtenir un corps taillé sur mesure. Au point que la beauté, valorisée à l’extrême comme « capital » à préserver, désignerait maintenant l’esthétique de cette surface désincarnée, et non la présence vivante d’une femme au monde.
Analysant l’histoire des discours masculins sur la beauté féminine, mais aussi l’attitude des femmes vis-à -vis de leur apparence à travers des contes, des romans, des photographies ou des journaux intimes, Anne de Marnhac se livre à une réflexion inédite, érudite et passionnante sur la beauté et la fascination qu’elle exerce.
Biographie de l’auteur :
Anne de Marnhac est normalienne, diplômée de lettres et d’ethnologie. Elle a déjà écrit et publié plusieurs ouvrages sur les femmes, entre autres Femmes au bain, les métamorphoses de la beauté, (Berger Levrault) et Séducteurs et séductrices, de Casanova à Lolita (Editions de La Martinière). Elle travaille dans l’édition.