Évidemment, la question est ironique. Un complément alimentaire, pour être mis sur le marché, doit avoir prouvé son innocuité et porter certaines mentions légales. Pourtant, l’AFSSA (agence française de sécurité sanitaire des aliments) commence à s’intéresser à ces petites pilules et ampoules (voir ici). Très gros marché économique il faut dire, et surtout très gros intérêt de la part des français. Y a-t-il quelqu’un ici qui n’a jamais fait appel à des compléments alimentaires ?
Perso j’en fais au moins une à deux cures par année. Une à l’automne pour se mettre en forme avant la saison froide, et une au printemps, pour se préparer au soleil et sortir de l’hiver. Le chéri n’y coupe pas non plus, je lui coache un truc chaque année et depuis il ne me fait plus de rhume chronique.
Pourtant l’AFSSA a mis le doigt sur un détail que je trouve intéressant : le risque de pollutions croisées.
A force de prendre un truc pour les os, un autre pour les cheveux, un pour la mémoire, etc, on limite certaines carences mais on sur-consomme des apports minéraux (ou autres) sans en maitriser les compositions. Un apport alimentaire insoupçonné qui pourrait être la cause d’autres symptômes et maladies. Or, chez le médecin, on ne pense pas à signaler la consommation de ces produits. C’est l’excuse saisie par les autorités pour lancer, auprès des médecins, une études quant aux consommations des compléments alimentaires chez leurs malades.
Ceci étant dit, je m’aperçois qu’en plus de la cure de propolis en hiver et ma cure de carotène au printemps, je prends des compléments pour la peau en hiver, des ampoules pour la circulation dans les jambes l’été, etc…
Derrière la notion de complément alimentaire, il y a beaucoup de “petites cures” auxquelles on ne pense pas. D’une part parce qu’on n’achète pas tous les compléments alimentaires en pharmacie, mais aussi parce qu’ils n’ont pas la même forme et que, de toute façon, on oublie certains en cours de cure.
Je me suis dit qu’il fallait donc mieux encadrer ma consommation de compléments. Surtout au printemps, alors que tout le monde me propose ici une complément minceur, là une cure détox, ici une spéciale légèreté, ou encore des cures digestives et énergétiques.
Voici les conseils que j’ai pu rassembler :
– Ne jamais prendre plus de deux (voire trois) compléments en même temps. Le mieux étant d’organiser des cures indépendantes, quitte à sauter d’une cure à l’autre lorsqu’elle est finie. D’ailleurs, si on est vraiment un gros consommateur, on vérifie avec une personne habilitée (nutritionniste ou médecin) qu’à force de compléments on ne dépasse pas les apports journaliers recommandés de chacun des composants.
– Ne pas se faire prendre pour une buse et réfléchir à la composition et aux effet qu’on nous promet. Je suis par exemple ulcérée contre les compléments à base de ferments lactiques qu’on nous propose sous forme sèche… L’intérêt des pro-biotiques reposant sur le fait qu’ils sont vivants, les prendre morts ne sert à rien sinon à perdre son argent (tiens d’ailleurs, c’est pour ça que je tente la cure Aragan, parce que ce sont des ferments vivants.)
– Ne pas prendre de complément alimentaire lorsqu’on est malade sans en avoir parlé à son médecin. Les compléments alimentaires ne sont pas des médicaments : ce sont des produits pour les gens en bonne santé qui veulent le rester. Dans certains cas, ce qui peut paraitre une bonne idée (avec ton traitement d’antibiotique t’es fatigué, on va te donner quelque chose pour le tonus) peut être lourd de conséquences (contre-indication ou inhibition des médicaments.) Méfiance donc, surtout avec les vitamines. Si votre médecin n’est pas trop borné, il acceptera de peser la question d’une cure de complément en vérifiant s’il n’y a pas d’interaction.
– Acheter des produits sûrs ou certifiés. Et oui, même les compléments alimentaires sont soumis à un trafic parallèle et à de la copie. Si vous voulez éviter d’absorber n’importe quoi, mieux vaut faire confiance à des marques vendues en boutique et surtout pas au Dr X qui vend ses produits sur le marché, sur internet ou dans la galerie commerciale de votre discounter. On n’achète jamais de compléments alimentaires sur internet sans pouvoir faire confiance à la marque distribuée (et encore). Ça ne doit pas empêcher de prendre un sachet de tisane chez le producteur d’herbe médicinale, mais faites preuve de bon sens !
– Les compléments alimentaires ne remplacent pas l’hygiène de vie. Ça se saurait s’il suffisait de gober une pilule (ou deux) pour avoir tous les apports réclamés par le corps. Des fruits et légumes, un peu de viande, des céréales, du poisson, ça suffit souvent à combler tous les besoins de l’organisme ; les compléments sont un bonus en cas de carence temporaire.