Disons le tout de suite avant d’attaquer le vif du sujet : « je plaide coupable », car depuis deux mois j’ai acquis une formidable paire de chie mihara en cuir façon croco. C’est pas franchement le motif « croco » qui me plaisait dessus, à vrai dire c’est plutôt tout le reste : la coupe, la forme, le confort, la signature. Le motif croco je m’en serais passée, mais je vis très bien avec puisqu’il reste discret.
Car mon sujet de grognements vestimentaire actuel c’est cette tendance à porter du cuir à écailles : croco, alligator, lézard et python.
Le python, d’ailleurs, c’est celui que j’exècre le plus. Je veux bien comprendre que ces petites écailles (lorsqu’elle sont teintes couleur cuir) sont plutôt chic en maroquinerie, mais dans les détails, pas dans l’abondance ! Et lorsque la teinte est laissée aux couleurs peau de serpent ça m’horripile. Je trouve ça moche, moche, moche. Oui, à ce point.
Certains parlent de motifs ethniques et naturels, moi je vois surtout un déguisement pour « Eve et la pomme ». Aussi ringard à mon goût que les grandes pièces monogrammées…
Quant au croco… Je ne comprends pas…
On argue la beauté du motif géométrique, je réponds que le motif n’est pas équilibré puisque les écailles changent de taille.
On annonce une douceur et une souplesse particulière, je trouve qu’avec une bonne dose de cire et des méthodes de tannage adaptées on peut obtenir les arguments attractifs sans céder aux grosses écailles préhistoriques.
Pour moi le croco c’est pour la botte de texan (sans goût ni manière).
L’apothéose du genre étant atteinte lorsque les couturiers (au premier rang du phénomène de mode on retrouve surtout les italiens) s’amusent à métalliser ces cuirs, ce qui conjugue deux styles bling bling, et verse de plus en plus dans le mauvais goût :-/
Photo : défilé Armani